Victor_Versaille

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Moi Victor Lecoup

mercredi 19 août 2020

L'échéphile défile en ville

Ce jour-là, moi, Victor Lecoup, je me rends à Nîmes, Gard, Languedoc-Roussillon, France. Pour mon job, mon enquête, mon reportage. A la rencontre d'un échéphile spectateur du championnat de France d'échecs.

Je suis attendu à la gare ferroviaire. Je descends de ma voiture, de chemin de fer, et j'avance vers le hall, de gare, noyé dans la foule, des voyageurs.

J'aperçois bientôt une pancarte "Grand reporter Victor", tenue haut de sa main droite par un petit bonhomme tout de blanc vêtu portant un bonnet multicolore sur la tête. Un fou en somme. C'est mon homme. Je le salue et le suis là où il m’emmène, vers une autre sortie, où nous retrouvons un petit bonhomme tout de blanc vêtu, portant un bonnet multicolore sur la tête, tenant haut de sa main gauche une pancarte "Grand reporter Victor". Nous voilà trois en marche vers je ne sais où, le droitier à ma droite et le gaucher à ma gauche.

Surprise, ô surprise ! j'aperçois bientôt au bout de la rue deux belles montures richement habillées, montées chacune par un cavalier en habit d’apparat, l'un tenant son écu à droite et sa lance à gauche, et l'autre sa lance à droite et son écu à gauche. C'est à leur rencontre que nous allons. Nous voilà cinq en marche vers je ne sais où, un cavalier et un fou à ma droite, et un cavalier et un fou à ma gauche.

Un peu plus loin, deux grands gaillards en cotte de mailles montent la garde à l'entrée d'une cour, l'un sur la droite et l'autre sur la gauche. C'est là que nous allons. Nous voilà sept, mes gardes du corps et moi, en route vers je crois savoir qui, un garde, un cavalier et un fou à ma droite et un garde, un cavalier et un fou à ma gauche.

Nous entrons dans cette maison, belle demeure bourgeoise. Et c'est là que m'accueillent le roi des échéphiles et sa reine, tous deux habillés de blanc de la tête aux pieds. Ils trônent là, m'attendant patiemment, entourés de huit jeunes enfants, garçons et filles, tous très occupés qui à ceci, qui à cela, et tous les huit mis en blanc sur leur 31.

"En marche !" ordonne la reine en se levant de son siège. Elle claque dans ses mains. Les enfants se placent devant elle, en rang par deux. Le roi se lève au côté de sa dame. La troupe se met en marche, huit enfants bien alignés, quatre à gauche devant le roi, quatre à droite devant la reine, avec à leur côté gauche, un garde , un cavalier et un fou, et à leur côté droit, un garde, un cavalier et un fou.

En marche vers je ne sais où. J'accompagne la troupe, seul. Dans une première rue puis une deuxième. Je ne suis déjà plus seul. Bientôt nous remontons l'avenue du Languedoc. Avec à notre suite une foule désordonnée de gens amusés. Un trompettiste et deux tambours ont rejoint les rangs. Nous défilons en musique avec entrain et gravité, un roi, une reine, deux fous, deux cavaliers, deux gardes et huit petits valets, tous tout de blanc vêtus.

Nous entrons dans le Parnasse sous les yeux ébahis des spectateurs. Nous prenons place dans les gradins. Pour assister en grande tenue de roi des échéphiles au Championnat de France d'échecs.

Roi des échéphiles, certes, et amoureux de grand jeu, passionnément.

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